souvenirs
samedi je suis allé visiter une maison dans laquelle j'avais habité ma première année ici. des tas de souvenirs sont remontés à la surface : un premier amour très fort, des sourires, des moments de blues (je ne connaissais personne à l'époque et je passais toutes mes vacances tout seul). un souvenir en entraînant un autre, j'ai soudain songé à mon père. voilà maintenant 28 ans qu'il s'est tiré une balle. il y a quelques mois de cela, je lui ai dédié un poème. je me permets de le partager avec vous parce que je vous aime et aussi parce que ça me permet de ne pas penser à mon étoile. ah! zut! ça y est! c'est fait! bon ce n'est pas grave, je vous livre quand même ce poème...
hier le gardien de mon phare
s'est jeté du hauts d'ses misères
sur un rayon de lumière noire
qui descendait jusqu'à la terre
il a pris pendant des années
le chemin d'l'usine d'à côté
le Père Gris on l'appelait
car jamais il ne souriait
d'un lointain passé algérien
il avait gardé dans ses mains
les cris d'une femme maintenue
et la beauté de son corps nu
là-bas la terre est si aride
qu'elle creuse ses longs sillons vides
dans le coeur des hommes fragiles
pour y semer l'espoir d'une île
un soir qu'il écoutait le chant
d'une vieille femme de vingt ans
il a pris son arme dérisoire
et l'a tuée sans plus d'histoire
"fou" a écrit le médecin
doit vite rejoindre les siens
avant de tuer un d'ses copains
ou de se faire péter le moulin
au pays toute la famille
a été vraiment très gentille
c'est dans une fabrique de fusils
qu'il est devenu gardien de nuit
son seul compagnon un chien
muet comme lui de vieilles souffrances
il l'avait trouvé un matin
un de ces petits matins rances
il avait la couleur du sable
des froides nuits africaines
et le doux regard affable
de ceux qui ne craignent plus les peines
il passait ses nuits dans ces yeux
pour lui montrer toutes les images
de ce pays au ciel si bleu
qu'il transcende même les carnages
mais une nuit son compagnon
s'est étalé de tout son long
pour mourir aux pieds de celui
qui lui avait donné ses nuits
il a pris ce corps contre lui
l'a serré fort contre sa vie
et a poussé les hurlements
de l'Algérienne il y a longtemps
puis il a lentement choisi
un beau et merveilleux fusil
s'est amusé d'armer le chien
et a rejoint son seul copain
pour que ses mains trouvent le repos
de la femme au corps si beau
dieu les a punis d'un long séjour
au paradis des fous d'amour
c'est une île dans le ciel
aux mille couleurs de l'arc-en-ciel
il y règne la douce chaleur
des instants de bonheur
toi qui n'as connu de l'humanité
que les cris et la guerre
puisses-tu je l'espère
reposer enfin en paix
j'aurais été si heureux
de te présenter mon étoile
mais je sais que là-haut tu es mieux
qu'ici bas avec tous tes voiles
prends toujours grand soin de toi
même si c'est le paradis là-bas
et si jamais tu m'entends d'ici-bas
je voulais juste te dire que je t'aime papa...
s'est jeté du hauts d'ses misères
sur un rayon de lumière noire
qui descendait jusqu'à la terre
il a pris pendant des années
le chemin d'l'usine d'à côté
le Père Gris on l'appelait
car jamais il ne souriait
d'un lointain passé algérien
il avait gardé dans ses mains
les cris d'une femme maintenue
et la beauté de son corps nu
là-bas la terre est si aride
qu'elle creuse ses longs sillons vides
dans le coeur des hommes fragiles
pour y semer l'espoir d'une île
un soir qu'il écoutait le chant
d'une vieille femme de vingt ans
il a pris son arme dérisoire
et l'a tuée sans plus d'histoire
"fou" a écrit le médecin
doit vite rejoindre les siens
avant de tuer un d'ses copains
ou de se faire péter le moulin
au pays toute la famille
a été vraiment très gentille
c'est dans une fabrique de fusils
qu'il est devenu gardien de nuit
son seul compagnon un chien
muet comme lui de vieilles souffrances
il l'avait trouvé un matin
un de ces petits matins rances
il avait la couleur du sable
des froides nuits africaines
et le doux regard affable
de ceux qui ne craignent plus les peines
il passait ses nuits dans ces yeux
pour lui montrer toutes les images
de ce pays au ciel si bleu
qu'il transcende même les carnages
mais une nuit son compagnon
s'est étalé de tout son long
pour mourir aux pieds de celui
qui lui avait donné ses nuits
il a pris ce corps contre lui
l'a serré fort contre sa vie
et a poussé les hurlements
de l'Algérienne il y a longtemps
puis il a lentement choisi
un beau et merveilleux fusil
s'est amusé d'armer le chien
et a rejoint son seul copain
pour que ses mains trouvent le repos
de la femme au corps si beau
dieu les a punis d'un long séjour
au paradis des fous d'amour
c'est une île dans le ciel
aux mille couleurs de l'arc-en-ciel
il y règne la douce chaleur
des instants de bonheur
toi qui n'as connu de l'humanité
que les cris et la guerre
puisses-tu je l'espère
reposer enfin en paix
j'aurais été si heureux
de te présenter mon étoile
mais je sais que là-haut tu es mieux
qu'ici bas avec tous tes voiles
prends toujours grand soin de toi
même si c'est le paradis là-bas
et si jamais tu m'entends d'ici-bas
je voulais juste te dire que je t'aime papa...
vous aussi prenez soin de vous...
PS : est-ce que quelqu'un sait s'il est possible d'afficher du texte sur deux colonnes et si oui, comment faire? merci d'avance...
PS : est-ce que quelqu'un sait s'il est possible d'afficher du texte sur deux colonnes et si oui, comment faire? merci d'avance...